Le fabricant chinois Topping a construit son nouveau DAC phare, appelé D900, autour d’une technologie de conversion discrète 1-bit brevetée, au lieu des puces standard qui alimentent la plupart des convertisseurs DA dans cette gamme de prix. Topping appelle cette topologie Precision Stream Reconstruction Matrix (PSRM).

Topping D900 : tout en aluminium

Commençons par l’apparence extérieure du Topping D900. Le boîtier du D900 est composé de panneaux d’aluminium de trois millimètres d’épaisseur avec une plaque frontale de huit millimètres d’épaisseur. Des ailettes de refroidissement longent les deux côtés, bien que l’architecture PSRM génère apparemment moins de chaleur que les conceptions conventionnelles basées sur des puces. Avec des dimensions de 330 x 57 x 210 mm (l x h x p), il suit les dimensions standard des composants hifi. Les pieds devraient absorber efficacement les vibrations.

La télécommande fournie semble d’une qualité étonnamment élevée. Elle est entièrement en aluminium, fraisée dans un seul bloc au lieu de plastique avec peinture métallisée. C’est un petit détail qui indique que Topping semble vouloir riva

liser avec les fabricants haut de gamme établis, et pas seulement avec les fabricants Chi-Fi.

Topping D900 : Precision Stream Reconstruction Matrix (PSRM)

Selon les concepteurs, le D900 fonctionne fondamentalement différemment des autres DAC. Contrairement aux puces DAC conventionnelles qui traitent plusieurs bits à la fois (pensez aux puces ESS Sabre ou AKM avec leur architecture delta-sigma), un DAC 1-bit fonctionne avec des valeurs monocbits qui commutent à des vitesses extrêmement élevées. Cette approche partage un ADN avec la structure 1-bit du DSD, mais l’applique à toute l’audio numérique entrante, que ce soit du PCM ou du DSD. Topping a développé ses propres algorithmes et implémentation de circuits au lieu d’adopter une technologie existante de fabricants de puces comme ESS, AKM ou Burr-Brown.

PSRM diffère également des DAC R2R. Alors que les conceptions R2R utilisent des réseaux de résistances de précision pour convertir directement les valeurs numériques en tensions, le PSRM repose sur une modulation de densité dans le domaine temporel. Et contrairement aux conceptions basées sur FPGA de Chord Electronics ou dCS, qui exécutent du code personnalisé sur des puces programmables, le PSRM de Topping utilise des composants logiques discrets fonctionnant à des vitesses de l’ordre de la nanoseconde, selon ce que l’on peut lire sur le site web de Topping.

Topping D900 : huit entrées, deux sorties

À l’arrière, le D900 offre au total huit entrées numériques, à savoir 1 x USB B, 1 x USB C, 2 x optique S/PDIF, 1 x coaxial S/PDIF, 1 x AES/EBU (XLR) et enfin 1 x HDMI, ce dernier pouvant traiter des signaux I2S au format LVDS.

Les entrées USB et I2S traitent l’ensemble complet : PCM jusqu’à 32 bits/768 kHz et DSD512 natif. Les connexions S/PDIF et AES/EBU atteignent un maximum de 24 bits/192 kHz PCM et DSD64 dans un wrapper DoP.

Côté sorties, Topping a placé deux paires de sorties XLR symétriques avec connecteurs Neutrik. Une paire fournit un signal de niveau ligne fixe pour la connexion à un amplificateur intégré ou à un préamplificateur. La seconde paire passe par le contrôle de volume du D900 pour une connexion directe à des amplificateurs de puissance ou à des enceintes actives. Il n’y a pas de sorties RCA. Il ne semble tout simplement pas y avoir de place pour cela à l’arrière, mais un jeu d’adaptateurs pourrait convenir à ceux qui souhaitent utiliser une connexion RCA vers un amplificateur.

Il y a également une connectivité Bluetooth 5.1 avec prise en charge du LDAC, de l’aptX Adaptive, de l’aptX HD ainsi que des codecs aptX, AAC et SBC standards.

Topping D900 : jitter réduit

Le jitter désigne les erreurs de synchronisation dans le signal numérique, pouvant provoquer une distorsion audible. Topping supprime le jitter à l’aide d’un CPLD (Complex Programmable Logic Device) pour l’optimisation de l’horloge. Selon Topping, les CPLD offrent, grâce à leur architecture interne, une synchronisation plus prévisible que les puces FPGA, ce qui les rend particulièrement adaptées aux applications audio numériques sensibles au timing.

L’étage de conversion courant-tension, nécessaire pour transformer la sortie du DAC en signaux de ligne utilisables, utilise ce que Topping décrit comme des amplificateurs opérationnels intégrés à faible distorsion, combinés à des composants discrets. Cet étage I/V est spécialement développé pour compléter l’architecture PSRM.

Topping D900 : bien plus qu’une simple molette de volume

Le contrôle du volume mérite une mention particulière car le D900 se distingue ici des DAC qui se contentent d’atténuer numériquement leur tension de sortie ou de faire passer le signal via un potentiomètre passif. Topping a implémenté dans le D900 un véritable étage de préamplification analogique discret avec contrôle du volume à relais, comprenant 18 relais (neuf par canal) pour des pas de réglage de 0,5 dB.

Le préamplificateur fonctionne comme un étage d’amplification actif avec sa propre régulation d’alimentation, ce qui garantit une impédance de sortie constante, quelle que soit la position du volume. Les utilisateurs connectant directement des amplificateurs de puissance ou des enceintes actives bénéficient ainsi de l’adaptation d’impédance et des capacités de pilotage d’un préamplificateur dédié, sans nécessiter un préamplificateur séparé et des câbles supplémentaires. Attention toutefois : le D900 n’a pas d’entrées analogiques, donc ceux qui souhaitent connecter une source analogique devront utiliser un autre préamplificateur.

Topping D900 : écran couleur et commande

Un écran couleur de 2 pouces domine le côté droit de la face avant et exécute l’interface Aurora UI de Topping avec neuf schémas de couleurs sélectionnables. Les utilisateurs peuvent configurer l’écran pour afficher la fréquence d’échantillonnage et la profondeur de bits entrantes, ou pour montrer un analyseur de spectre en temps réel ou des VU-mètres. Des boutons tactiles encadrent une molette programmable, réglée par défaut sur le volume mais pouvant être affectée à d’autres fonctions.

Topping D900 : distorsion et bruit réduits à un niveau inaudible

Topping affirme que la distorsion harmonique totale du D900 est de -140 dB, avec un rapport signal/bruit de 131 dB. Une valeur de 131 dB dépasse largement le maximum théorique de l’audio CD 16 bits. Ce type de chiffres n’est d’ailleurs plus si exceptionnel.

Topping D900 : dix bandes pour façonner le son

Le D900 dispose d’un égaliseur paramétrique à 10 bandes, réglable pour la fréquence centrale, le facteur Q (largeur de bande) et le gain. Avec le logiciel gratuit Topping Tune pour Windows et macOS, les utilisateurs peuvent créer plusieurs profils d’EQ et les enregistrer dans la mémoire interne du DAC. Après le téléchargement, les profils peuvent être sélectionnés via le panneau de commande, sans qu’un ordinateur soit connecté.

Le Topping D900 a un prix indicatif de juste sous les 1.800 €. Les informations concernant la disponibilité pour le Benelux ne nous sont pas encore parvenues.