Le salon High End, qui se tient chaque année à Munich, est sans aucun doute le plus important de tous les événements hifi.
Cette année encore, il a tourné à plein régime en termes de lancement de nouveaux produits. Avec une touche d'amertume, car il s'agit de la dernière édition munichoise du salon...
HEM 2025
Pas de doute : le salon High End reste le point culminant de l'année hifi. Malgré l'énorme popularité du dynamique Audio Video Show de Varsovie et le profil croissant du salon américain Axpona, le HEM demeure un moment extrêmement important de l'année audio, tant pour les lancements de produits que – plus discrètement – pour les consultations commerciales et les briefings pour les professionnels. C'est aussi un lieu typique où les nouvelles (mais aussi les plus anciennes) marques viennent chercher des distributeurs pour d'autres pays. Ce n'est peut-être pas si passionnant pour la plupart des lecteurs, mais cela explique pourquoi le salon occupe deux jours professionnels en semaine et deux jours distincts pour le public le week-end. Et aussi pourquoi il y a beaucoup d'énergie dans l'air ces jours-là.
Cette année n’a pas fait exception, même si l'ambiance semblait subjectivement plus calme dans les allées. Il faudra attendre les chiffres officiels de la High End Society, l'organisateur, mais les salles d'écoute nous semblaient un peu moins bondées. En même temps, il y avait beaucoup d'initiés présents précisément parce que c'était la dernière édition du salon High End à Munich.
L'année prochaine, le salon déménagera à Vienne, apparemment parce que le bâtiment du MOC dans la capitale bavaroise a été vendu à BMW et que la marque automobile a d'autres projets. Après 21 ans de résidence, il est donc temps de lui dire au revoir. Fink Team lui a d’ailleurs rendu hommage avec une édition limitée vert et bois clair MOC Farewell de son enceinte Kim. Indépendamment de la connexion avec le salon hifi, c'est un très beau design.
On ne peut qu’être curieux de savoir si les palais viennois auront eux aussi suffisamment de place pour l'absurde système à pavillons géants de la marque chinoise ESD Acoustic. En 2023 déjà, l'entreprise avait installé un système à pavillons gigantesque qu'on ne pouvait pas qualifier de beau, même avec la meilleure volonté du monde. L'année dernière, l'installation Super Dragon était déjà beaucoup plus agréable à regarder et à écouter. Cette fois, ESD avait emporté le Super Phoenix dans ses bagages, qui se composait de vingt composants (principalement des amplificateurs et des alimentations) et de deux grandes tours blanches. Avec deux grands pavillons rouges au sommet, un vert foncé au milieu, et à côté de chaque tour une tour blanche plus petite avec des haut-parleurs dynamiques.
Dingue mais il faut dire que ça sonnait aussi bien qu'un orchestre symphonique. Avec un prix de plus d'un million d'euros, cela coûte probablement autant qu'un orchestre entier... Ce n'était d'ailleurs pas le système le plus cher de cette édition du HEM. Il y avait cette fois deux installations qui surpassaient ESD par un facteur trois…
Vroum, vroum
Le déménagement est pour l'année prochaine ! Cette année, il y avait encore beaucoup à voir dans l'emblématique bâtiment du MOC. Le manque de place était-il un problème ? Il était frappant de constater que de nombreuses marques se trouvaient cette année au Motorwelt – un club de conduite et un musée automobile exclusif – en face du MOC. C'est d’ailleurs là que notre visite au HEM a commencé cette année, pas sur le véritable salon donc.
Les Danois de DALI ont ouvert le bal avec une série d'introductions, dont des nouveautés quasi anecdotiques (dont une nouvelle couleur blanc brillant pour la ligne Epikore et une nouvelle couleur pour le casque IO-12) mais aussi une annonce nettement plus importante.
Le V-16 F est une bête de caisson de basses, un générateur de tremblements de terre de 53 kg avec lequel DALI veut prouver qu'il peut construire d'aussi bons caissons que les marques spécialisées. D'ailleurs, si vous regardez bien le DALI V-16F, vous verrez un anneau dentelé autour du grand woofer.
Les connaisseurs audio pensent immédiatement à 'Purifi', car ce contour de forme particulière est une invention de l'entreprise de Lars Risbo et Bruno Putzeys. Mais DALI ne fait que prendre une licence sur cette technologie de contour et l'ajoute à son propre haut-parleur.
Comme SVS par exemple, qui s'est fait un plaisir de présenter son gigantesque monstre de basses 17 Ultra Revolution (photo ci-dessus). Les caissons de basses étaient de toute façon à l'honneur – ou une grande chose, si l'on regarde autrement – à Munich, avec entre autres un "relaunch" de Velodyne.
L'entreprise danoise met également le paquet sur le plan de l'intégration, notamment avec la présentation d'une belle enceinte de jardin baptisée Gardian. 10 sur 10 pour le jeu de mots, et cela semblait aussi une entrée intéressante dans le segment extérieur.
Beaucoup d'attention pour DALI donc, mais ce n’était bien entendu pas la seule grande marque d'enceintes présente au HEM même si certains “grands noms” comme Bowers & Wilkins, KEF et Focal, étaient absents.
Un peu plus loin dans ce temple des dieux de l'automobile, nous avons découvert une autre nouveauté. Cyrus Audio, surtout connu pour ses petits appareils hifi adaptés au salon, va (re)faire quelque chose de taille normale. La nouvelle série 80 s'annonce prometteuse et démarre avec un amplificateur intégré de 2 x 150 Watts avec entrée MM/MC, HDMI-eARC, grand écran et BluOS intégré.
Outre cet 80 Amp, un préamplificateur 80 Pre et un ampli de puissance assorti arriveront bientôt. C'est agréable de revoir le beau boîtier en aluminium de l'ampli 40 Amp – mais maintenant en grand format. Pour les amateurs de petit mais bon : à Munich, la marque a également présenté un préamplificateur phono dans la série 40, dont une critique du 40 ST est parue ici il y a quelque temps.
Le monde du streaming en émoi
Auralic est sans aucun doute l'un des noms les plus respectés en matière de streaming. Il y a maintenant plus qu'assez de "nouveaux" challengers qui sortent des produits de streaming très abordables. Eversolo et WiiM sont très actifs dans ce domaine, avec d'autres noms qui veulent également se démarquer avec des streamers pour un très large public. Pour Auralic, une marque qui a travaillé dur pour se forger une solide réputation auprès des mélomanes exigeants, il serait étrange de vouloir rivaliser dans ce sous-segment.
Avec l'AQUILA X3 Streaming Media Processor, la marque prend une autre direction. Composée de deux appareils (le processeur avec Fusion DAC et l'alimentation réglable associée), la marque propose ici quelque chose de très luxueux et personnalisable.
Comme l'a démontré le fondateur Xuanqian Wang, vous pouvez facilement personnaliser l'AQUILA X3, notamment en choisissant une finition supérieure avec, par exemple, une belle (vraie !) finition en pierre ou un panneau en bois raffiné. L'interface de l'écran était également très esthétique. Auralic a imaginé quelque chose d'ingénieux : lorsque vous vous approchez, les menus et le texte sont entièrement visibles, lorsque vous reculez vers le canapé, les métadonnées musicales sont automatiquement agrandies pour rester lisibles. Malin !
Chez HiFi Rose, il y avait également beaucoup de nouveautés à voir. Les Coréens avaient l'un des plus beaux stands du salon et ont présenté plusieurs petites introductions (dont un convertisseur Ethernet vers fibre, un mini-streamer pour les amplificateurs analogiques de la marque et une télécommande sympa avec molette) et quelques appareils importants. Le streamer RS151 a suscité beaucoup d'attention en tant que successeur du très apprécié RS150, et conserve un écran tactile gigantesque.
Plus subtil mais tout aussi intéressant est le RS451, un nouveau streamer-DAC incluant HDMI-eARC et avec un meilleur amplificateur casque intégré. Les challengers dans le monde du streaming sont sans aucun doute Eversolo et WiiM. Le premier avait une pièce remplie de nouveaux produits jusqu'au plafond. L'amplificateur Play a attiré l'attention, un appareil compact au prix compétitif, doté d'un grand écran tactile et de l'interface basée sur l'application d'Eversolo. Ajoutez-y HDMI-ARC, la correction de pièce et la prise en charge de services comme Apple Music, et cela devient très impressionnant. Il y aura même une version 100 € plus chère avec un lecteur CD intégré – sur le côté !
D'autres nouveaux produits étaient à signaler sur le stand Eversolo, dont le transport de streaming T8 et le DAC Z10. Ici, l'écran ne montre pas l'interface d'application habituelle, mais une sorte de schéma qui visualise le processus de conversion.
Un DAC très différent chez Hegel, tant techniquement que stylistiquement. L'entreprise d'Oslo avait bien sûr ses amplificateurs H600, H400 et P30A/H30A, mais c'est surtout le D50 – alias The Raven, un clin d'œil à la mythologie nordique où le corbeau joue un rôle important, comme Huginn et Muninn qui assistent Odin – qui était au centre de l'attention.
Ce n'est pas le premier DAC de l'entreprise, mais un convertisseur numérique-analogique autonome de Hegel n'est pas apparu très souvent. Et pourtant, une implémentation DAC propre, en plus de la technologie SoundEngine, est vraiment dans l'ADN de la marque fondée par Bent Holter. Et bien que KEF n'ait pas été officiellement présent à Munich, les incontournables Blades et d'autres modèles étaient pourtant bel et bien présents sur ce stand.
L'essor de WiiM
L'année dernière, WiiM était au HEM avec une table, un fond blanc et un bol de bonbons. Cette année, la marque avait un grand stand décoré, où un nouvel amplificateur a été présenté. "Encore" ? Oui, car après le WiiM Amp, le WiiM Amp Pro et le WiiM Vibelink, voici l'Amp Ultra. Emballé dans un châssis similaire à celui du streamer WiiM Ultra, l'appareil contient deux puces Texas Instruments de classe D pour délivrer une puissance de 2 x 100 Watts.
Une puce DAC ES9039Q2M complète la plateforme de streaming polyvalente de WiiM, contrôlable via l'application WiiM ou via l'écran tactile de 3,5 pouces. Le prix n'est pas encore connu, et c'est également le cas pour le WiiM Sound et le WiiM Sub. En effet, la marque économique propose également une enceinte sans fil qui rappelle un peu l'Apple HomePod. Mais avec un petit écran sur lequel s'affiche la pochette de l'album.
Le prix est donc encore inconnu, mais connaissant la marque, il sera très compétitif. WiiM n'est pas sur le radar de tous les amateurs de hifi, mais sur le marché plus large, la marque a réussi à construire un écosystème complet en toute discrétion. Pas de bonnes nouvelles pour Sonos, même si elle a encore un long chemin à parcourir en termes de notoriété.
De l'ancien au nouveau
Le Lyngdorf TDAI-2210 affiché à 4.000 € comble le fossé entre le TDAI-1120 et le TDAI-3400. Un ajout logique pour ceux qui veulent passer du compact 1120, mais trouvent le saut vers le TDAI-3400 trop important. Les propriétaires des deux appareils seront peut-être jaloux de ceux qui achèteront un TDAI-2210, car c'est le premier amplificateur de streaming de Lyngdorf avec un écran tactile couleur.
L'amplificateur numérique et la plateforme logicielle sous-jacente restent les mêmes, donc attendez-vous à beaucoup de flexibilité, d'options de streaming et, bien sûr, la correction de pièce RoomPerfect.
Chez les marques du groupe Harman, la grande annonce des successeurs des enceintes épiques K2 et Everest de JBL était au programme. Trois nouveaux modèles rejoindront la série Summit, les Makalu, Pumori et Ama. Nommés à nouveau d'après des montagnes très hautes de l'Himalaya, elles sont capables de sonner aussi dynamiquement qu'un orchestre entier. Tout aussi intéressante a été la sortie des Arcam A35 et A45, deux amplificateurs intégrés avec un grand écran et toutes les fonctionnalités. Y compris l'amplification de classe G, car ce sont les deux modèles les plus élevés de la famille Radia.
Il était également très agréable de voir que Mark Levinson retrouvait enfin l'attention qu'il mérite. Et comment, car la nouvelle série 600 s'annonce très intéressante. Pour l'instant, trois appareils ont été présentés dans cette ligne, entièrement conçus et fabriqués aux États-Unis, note fièrement l'entreprise. Le préamplificateur N°626 Dual-Monaural, l'amplificateur N°632 Dual-Monaural et l'amplificateur N°631 Monaural promettent beaucoup sur le plan audio, quelque chose que les appareils massifs avec des accents lumineux rouges sous verre volcanique dégagent également.
Un format très différent des appareils hifi typiques ? Non, nous ne parlons pas encore de Cyrus, mais de TEAC. Leur ligne Reference 500 est une valeur sûre depuis des années, et 2025 voit l’arrivée d’une importante mise à niveau technique (reconnaissable par le '7' à la fin du numéro de modèle).
Les appareils eux-mêmes ont un aspect très familier, y compris les poignées latérales et un aspect plus technique. L'amplificateur casque HA-507 et le DAC UD-507 s'annoncent à nouveau comme des produits très intéressants de l'entreprise japonaise.
En regardant les nombreux visiteurs qui sont venus écouter, T+A a avec la Symphonia un véritable succès en devenir. Le design industriel épuré de la légende hifi de Herford, combiné à l'amplification Purifi EigenTakt et à la plateforme DAC/streaming développée en interne, donne un amplificateur tout-en-un très prometteur.
Et oui, les célèbres VU-mètres sont également de la partie. En arrière-plan, un important changement commercial également, car le fondateur Siggy Amft passe les rênes à son fils Conradin. L'ingénieur respecté restera actif dans l'entreprise, probablement aussi dans le développement futur de ses enceintes préférées.
L'attente est récompensée Chez Canor. Le spécialiste slovaque des tubes a trente ans et a célébré cela notamment avec un amplificateur à tubes triangulaire très brillant qui porte le nom de code Interstellar. Un autre cadeau d'anniversaire est le TP101 A30, un amplificateur à tubes avec un boîtier en bois à l'ancienne. Comme le tout premier amplificateur Canor, mais avec une technologie entièrement à jour. Parmi toute cette effusion d'hommages, notre attention a été attirée par le DAC Verto D4S et l'amplificateur intégré Virtus I4S, équipé d'un bouton de volume qui sert également d'écran tactile.
Les deux sont des produits à transistors qui font partie de la nouvelle ligne Entry-Level de Canor. Encore une bonne nouvelle : l'amplificateur intégré Virtus A3 conçu par John Westlake et que nous avons vu pour la première fois il y a près de deux ans lors d'une visite d'usine Canor est là – vous pouvez vous attendre à une critique bientôt. Canor a partagé sa pièce notamment avec EPOS et Fink Team, ce qui a créé un agréable coin d'écoute.
Une autre ligne de produits dont on parle depuis longtemps est la famille Nova d'Advanced Paris. Sur le plan du design, elle prend une toute autre direction qu'auparavant. Fini le frontal noir brillant et les VU-mètres bleus, ces appareils sont emballés dans des boîtiers en aluminium brossé de haute qualité. Les VU-mètres sont toujours là, mais maintenant en blanc – avec l'option de revenir au bleu "car il y a des clients qui le veulent vraiment". Ce qui ne change pas, c'est qu'Advance Paris mise sur de nombreuses fonctionnalités (comme HDMI-ARC et une entrée HDMI pour l'audio) et ne s'emballe pas en ce qui concerne le prix.
La nostalgie fait vendre ! Ce n'est pas une déclaration surprenante et cinq minutes de promenade sur le salon High End ne feront que le confirmer davantage. Mais il ne s'agit pas seulement de ressortir rapidement quelque chose de vieux.
Chez Onkyo, nous avons enfin pu voir les modèles Icon qui rappellent fortement les légendaires Onkyo avec de grands VU-mètres, comme le M-5000R ou le M-506. Il faudra encore attendre le lancement concret du M-80 (et d'autres modèles), mais ces VU-mètres en mouvement suscitent en tout cas beaucoup d'anticipation !
Le retour du “disque d'argent”
La marque britannique Onix n'est probablement pas très connue de la plupart des lecteurs. Elle l’était surtout dans son propre pays dans les années 1980. Elle existe toujours, mais à un certain moment, Shanling a pris une licence sur le nom. Au salon, nous avons trouvé un ensemble complet Onix, avec en haut un lecteur SACD à chargement par le haut qui peut envoyer un flux DSD à un DAC via USB.
Cela semble être une donnée assez unique, qui coûte tout de même plus de 2.000 €. Avec ses boutons dorés frappants, les appareils noirs Onix (il y a aussi un DAC et un streamer) en mettent plein la vue…
…mais pas autant que le Shanling CD-T35 ! Celui-ci ressemble un peu à un OVNI métallique sur trois pieds, en partie grâce à la lumière bleue qui brille le long de ces pieds.
Construit autour d'un mécanisme Philips CD-Pro 2 et d'un DAC basé sur deux puces AK4499EQ, complété par un étage de sortie à tubes avec quatre 12AU7, nous parlons ici de quelque chose de très exceptionnel. Avec un prix de départ de 17.000 $, vous ne le rencontrerez pas souvent d’après nous. Cette chance est plus grande avec le Shanling EC Zero T, un appareil issu de la vague de lecteurs CD portables qui apparaît soudainement. Ici aussi, l'amplification à tubes est utilisée, complétée par un émetteur Bluetooth pour que vous puissiez envoyer l'audio sans perte de ces disques d'argent en mode compressé vers un appareil audio.
Si vous voulez faire tourner des CD et écouter occasionnellement du vinyle, le système blanc éclatant de Technics (voir ci-dessus) était peut-être fait pour vous. Ni le récepteur CD SA-C600 ni le SL-1500 n'étaient vraiment nouveaux, mais la combinaison des deux dans cette version blanche était magnifique. Plus belle que les versions Lamborghini des platines Technics, diraient peut-être certaines mauvaises langues...
La marque japonaise a cependant quelque chose d'intrigant avec le système d'enceintes sans fil SC-CX700 avec une quantité incroyable d'options de streaming. Ce sont des enceintes actives avec un élégant revêtement en daim, disponibles en gris, noir ou quelque chose qui semble être orange rouille. Y connecter une platine Technics ? C'est possible !
Le roi est de retour
En ce qui concerne les sources, le vinyle reste de loin le roi du HEM. Si vous vous promenez dans les bâtiments du salon, c'est incroyable le nombre de platines que vous rencontrez. Certes, une platine est un objet grand et voyant, tandis que les streamers sont généralement un peu plus subtils.
Le contraste entre une platine vinyle tout équipée de Transrotor et le petit module streamer qui tient dans un nouvel amplificateur Advance Paris, c'est quelque chose. Il ne sera pas surprenant que dans un salon qui porte le nom de "High End", les produits très bon marché soient absents. Mais le vinyle reste populaire (bien que les nouvelles sorties soient parfois très chères…), ce qui signifie qu'il existe également de nombreuses platines et accessoires que l'on peut qualifier d'accessibles.
Pro-Ject, fabricant incontournable en Europe, est en tête en termes de largeur et de nombre d'introductions. Ceux qui n'ont pas été complètement foudroyés par la platine AC/DC en forme d'éclair que les Autrichiens ont introduite il y a quelques semaines, se laisseront peut-être séduire par les grandes lettres LED rouges qui ornent la nouvelle platine Elvis. Quoi, pas d'imitateur d'Elvis en tenue de Vegas complète qui murmure "Thank you very much" sur le stand ? Une occasion manquée !
Amusant, certes, mais ceux qui visent une platine de meilleure qualité ont trouvé leur bonheur sur le stand. Ainsi, Pro-Ject a montré les X9 B, X10 B et X12 B – successeurs des Xtension 9, 10 et 12 Evolution respectivement – et les RPM 1 Pro et RPM 3 Pro – avec une nouvelle et meilleure interprétation du concept bien connu sans socle RPM. Également chez Pro-Ject : une nouvelle ligne de colonnes qui s'intègre au concept Colourful Audio System, disponible dans une série de couleurs branchées (photo ci-dessus). Pieds non inclus.
De l'autre côté de l'allée, on trouvait Thorens, qui a apporté la toute nouvelle TD 404 DD à entraînement direct. Nous avons eu des explications du PDG Gunter Kürten, qui nous a montré comment démonter et remonter le plateau massif et fortement amorti par le bas avec deux outils spéciaux. Le nouveau lecteur est basé sur la TD 124 DD, l'un des nombreux modèles emblématiques du glorieux passé de Thorens. De cette TD 124 DD, Kürten a également montré une édition Exclusive, qui coûte 12.000 €. Ajoutez-y 5.000 € pour la cellule spéciale EMT associée. Beaucoup d'argent, mais techniquement et esthétiquement très beau. Et parce que le signal de toute cette beauté doit être livré de manière appropriée à l'amplificateur, Thorens lancera le préamplificateur phono MC 1600. Entièrement équilibré, ce qui correspond – pardonnez le jeu de mots – aux sorties équilibrées que le constructeur allemand propose depuis un certain temps sur ses meilleurs modèles.
Des Pays-Bas, Rik Stoet était présent avec ses platines Takumi. Sur un stand joliment décoré, le TT level 1.1 était exposé, avec une pancarte "coming soon". Prix selon la même pancarte : 1.195 €. Cela semble être un prix raisonnable pour beaucoup de technologie propre et locale.
En tant qu'ancienne marque économique de HiFi Klubben, Argon Audio s'est forgé une solide réputation en matière de hifi abordable et de qualité. Mais la marque danoise (qui fait partie de Nordic HiFi de Peter Lyngdorf) vise prudemment plus haut.
Elle a maintenant terminé la platine Signature TT, dont un prototype a pu être admiré l'année dernière.
Argon Signature TT
Argon a, selon ses dires, rencontré beaucoup de succès auprès d'un public plus jeune avec des platines épurées, avec la Signature TT, elle présente un modèle plus luxueux affiché à 1.699 € avec un sous-châssis flottant, un bras de lecture propre et une Ortofon 2M Black. On est curieux de savoir si elle pourra ainsi convaincre davantage de vinylistes exigeants, l'esthétique est en tout cas parfaite.
Commutation automatique
Les platines automatiques connaissent un léger renouveau, même si de nombreux audiophiles y sont réticents. C'est évidemment une tendance sur laquelle Dual – une marque qui a toujours cru aux platines entièrement automatiques – a volontiers capitalisé au HEM. La marque a tenu à montrer que chez elle, la partie mécanique doit être de haute qualité. Sur le stand Dual, c'est surtout le prototype du CS 718 qui a attiré l'attention, un nouveau modèle haut de gamme qui sera vendu 2.500 €. Il se distingue par une construction massive, une force de suivi dynamique et un mode d'arrêt automatique où le bras de lecture se lève à la fin du disque. Le montrer au HEM, c'est vraiment taquiner les vinylistes, car la platine ne sera disponible que l'année prochaine.
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Le nom 'MoFi' est quelque peu lié au vinyle. Mais aussi de plus en plus à l'équipement hifi. La division MoFi Electronics a en tout cas de grands projets pour les mois à venir, y compris une Master Edition du SourcePoint 10 (plus un kit de mise à niveau pour les enceintes SourcePoint 10 existantes), de nouveaux pieds bas pour cette enceinte, la colonne SourcePoint V10 dévoilée à Axpona, un StudioDAC abordable et un préamplificateur phono UltraPhono Professional. Mais ce n’est pas tout.
En effet, une nouvelle platine fabriquée en collaboration avec Fender, sous le nom d'American Vintage est également dans le ‘pipe’. Cette fois-ci, pas de finition sunburst à 3 couleurs prononcées de la collaboration précédente. Mais maintenant avec une transition plus fine et toujours très belle. Ça avait l'air magnifique !
Des enceintes captivantes
Les enceintes sont par définition les appareils qui attirent l'attention. Surtout quand elles sont hautes comme un homme et coûtent autant qu'une voiture familiale. Ces produits plus exclusifs seront abordés dans la partie 2 (tout comme le casque audio), ici nous allons principalement mettre en avant les produits plus accessibles. Ainsi, Perlisten a présenté à Munich (de manière inattendue) une famille d'enceintes plus abordable. Il y avait déjà une ligne S et une ligne T, et voici la série A. Sans le DRC Array avec trois tweeters, mais avec un guide d'ondes intelligent qui diffuse le son largement dans la pièce, à la fois verticalement et horizontalement. Ce qui est curieux : ce guide d'ondes recouvre en partie le ou les woofers sous-jacents, mais ce n'est pas un problème, nous avons appris sur place du CTO Erik Wiederholtz. La nouvelle ligne A (qui comprend également une enceinte Atmos) sera également accompagnée d'un nouveau mini-caisson de basses avec un haut-parleur de 8 pouces.
La grande nouveauté chez PMC était la présentation de la ligne Prophecy, composée d'une enceinte de monitoring (3.699 €/paire), de trois colonnes (5.899, 8.499 et 11.999 €/paire) et d'une enceinte centrale qui reprennent pas mal de technologie des modèles professionnels de PMC.
Équipées d'une ligne de transmission avancée qui se termine par un évent LaminairX en bas, les colonnes Prophecy exposées ont fait une forte première impression à l'écoute. Les versions Mediterranean Oak exposées étaient en outre très belles, PMC a fait un grand bond en avant en termes de finition.
Le danois Raidho est connu pour ses enceintes haut de gamme plus exclusives. Mais il y a aussi la marque sœur Scansonic, qui a renouvelé la ligne M cette année et gâte ainsi les mélomanes avec un budget plus réduit. Une enceinte de monitoring, deux colonnes, un modèle mural et une enceinte centrale – sur ces deux derniers, les grilles frappantes avec un motif perforé sont assez remarquables. Comme on peut s'y attendre du fabricant danois, un tweeter à ruban joue un rôle majeur (et l'imagerie aérée dans la salle de démonstration typiquement bruyante était remarquable). Elles avaient une belle finition satinée et ce qui est encore plus agréable, c'est que les prix sont très raisonnables.
Le groupe IAG regroupe de nombreuses marques, dont Quad et Wharfedale. Une seule pièce ne suffisait pas pour lui au HEM – et même là, il y avait toujours beaucoup d'installations. La réédition des Quad 33 et 303 est très appréciée et la marque ne l'a pas ignoré. On pouvait également écouter à Munich les ESL X, un remake des enceintes électrostatiques emblématiques de Quad. La marque a également taquiné avec un prototype d'amplificateur intégré clairement inspiré des 33 et 303 – y compris un écran orange.
Chez Wharfedale, tous les regards étaient tournés vers les enceintes de la nouvelle série Evo 5. C'est une mise à jour plus importante qu'il n'y paraît au premier abord, car presque tous les éléments (filtre, haut-parleur et caisse) ont été revus, nous a dit le concepteur Peter Comeau. On peut maintenant également choisir une finition grise qui se fond visuellement dans l'environnement. En outre, il existe trois autres couleurs plus classiques, mais qui avaient également une belle apparence avec leur finition mate.
Audio Physic a présenté un modèle haut de gamme au HEM, très approprié puisque la marque de Rhénanie du Nord-Westphalie célèbre cette année son quarantième anniversaire. Elle l'a fait en collaboration avec l'amplification de B.audio, qui a piloté les colonnes Cardeas avec beaucoup de puissance et de raffinement.
Comme sur d'autres stands de fabricants d'enceintes, une coupe transversale de l'enceinte était présentée. Lors d'une brève conversation avec le concepteur, c'est surtout la structure en nid d'abeille particulière des cloisons internes de l'enceinte qui a attiré l'attention. Habituellement, pour le renfort, on recherche quelque chose de très solide, ici la robustesse est principalement tirée d'une structure intelligente. Il y a beaucoup de technologie dans les enceintes de cette marque, ce qui ne se remarque pas autant quand on voit leur design épuré.
Des challengers de tout âge
Les marques spécialisées dans la conception d’enceintes étaient légion à Munich. Outre les nombreux noms que l’on connaît d’ores et déjà, il y a toujours à Munich une série de débutants à la recherche de distribution et d'attention. Le seuil pour lancer une marque d'enceintes semble parfois très bas, persévérer et construire de bons produits est déjà un peu plus difficile.
Ce dernier point ne semble pas être un problème chez Radiant Acoustics, un jeune projet de Peter Lyngdorf et de la jeune équipe derrière Nordic HiFi. L'année dernière, ils ont fait une forte impression avec la Clarity 6.2, équipée de trois woofers Purifi (deux passifs, un actif). La 6.2 est une enceinte bibliothèque relativement grande, au HEM, la Clarity 4.2 beaucoup plus compacte a été présentée. Toujours équipée d'une enceinte lourde et silencieuse, de trois woofers Purifi (plus petits) et d'un tweeter AMT construit par DALI. Petits mais puissants et grandioses, ces minis ont vraiment fait de l'effet lors d'une démo. À 2.600 € la paire, ils sont également un peu moins chers que les Clarity 6.2. Ces dernières atteignent un peu moins de 4.000 €/paire.
Outre les débutants prometteurs (où l'on voit parfois apparaître une idée très intelligente), il y a aussi les marques respectées qui ont fait leurs preuves mais qui sont moins connues chez nous. Un bon exemple sont les marques hifi françaises, qui sont généralement moins souvent citées aux Pays-Bas – et un peu plus en Belgique. La plus connue est peut-être Elipson, qui, en tant que partie du groupe français AV Industry, était présente sur un grand stand avec de nombreux autres noms de ce pays.
La Planet L Performance sphérique a été le centre de toutes les attentions, pilotée par l'amplification et l'électronique de la même marque. Également de France, Davis Acoustics, qui a présenté ses modèles Heritage remarquables dans deux pièces. La nouveauté ici était The Stage, un haut-parleur plat plus compact mais toujours grand qui veut se présenter comme un meuble. Il est beaucoup moins cher que les modèles The Wall dynamiquement spectaculaires. La version en noyer est très belle, grâce également à la ligne oblique qui divise le baffle en deux zones de couleurs.
Une autre marque en plein essor est UNITRA, un nom polonais ambitieux dans la hifi qui a fait forte impression lors des salons de Varsovie précédents. À Munich aussi, ils ont attiré l'attention. La gamme est d’ores et déjà très vaste, allant des platines aux lecteurs CD (avec écran e-paper !) en passant par les amplificateurs, le tout baigné d'une grande quantité de sauce rétro. Au HEM, ils ont également montré leur future offre d'enceintes, y compris un beau prototype ZGB-601 en vert mat.
Les actives étaient aussi de la partie
Il y a quelques années, les enceintes actives étaient présentées comme « l'avenir » des enceintes. Il y a des arguments en faveur de cette affirmation, car avec une section driver et amplificateur parfaitement adaptée, plus une portion de DSP numérique et de crossovers, on peut construire des enceintes optimales. Cette philosophie se retrouve dans des bêtes de scène comme le Focal Diva ou le KEF LS60 Wireless – deux marques qui, par coïncidence, n'étaient pas venues à Munich.
Ceux qui étaient présents, c'étaient Kii. L'entreprise, derrière laquelle se trouve notamment le célèbre designer belge Bruno Putzeys, avait monté une magnifique démonstration « immersive » avec les modèles Kii répartis dans la pièce. Les enceintes Kii sont également populaires auprès des professionnels de la musique, ce qui a probablement contribué à attirer Anette Askvik comme ambassadrice de la marque. Son émouvant morceau « Liberty » est un classique des salons hifi, et au salon, un nouveau mix immersif de l'album du même nom a été présenté. La chanteuse norvégienne était également le visage du salon High End lui-même cette année, ce qui a été célébré par une sortie vinyle exclusive que l'on ne pouvait acheter que sur place.
Askvik était régulièrement présente au salon, mais malheureusement pour les fans de shock rock plus dur, Alice Cooper n'était pas là. Néanmoins, Revox a accordé beaucoup d'attention à la platine à bande limitée rouge et noire et à la platine vinyle fabriquée en collaboration avec Cooper (photo à droite).
Pour le reste, nous n'avons rencontré que çà et là des enceintes hifi actives. ELAC par exemple, a présenté un nouveau membre de la ligne ConneX. La plus grande DCB61 n'est pas très chère à 799 €/paire. Hormis le Bluetooth, il n'y a pas de streaming intégré (mais une application pour les réglages d'égalisation), mais vous pouvez connecter un streamer via USB, une platine et une télévision. ELAC assure à nouveau le décodage Dolby pour faciliter les choses, vous n'avez pas à vous embêter avec les réglages audio sur le téléviseur.
The French connection
Lors d'un salon comme celui-ci, c’est généralement le matériel qui vole la vedette. Mais durant cette édition, il a très souvent été question de "logiciels". Et non, nous ne parlons pas d'Android, que de plus en plus de marques asiatiques adoptent pour offrir une interface d'application. L'annonce du salon a été la sortie officielle de Qobuz Connect, une fonctionnalité tant attendue qui permet de streamer directement et sans perte de qualité depuis l'application Qobuz vers un appareil compatible.
Le stand Qobuz a été submergé d'intéressés, mais ce sont surtout les nombreuses démonstrations réalisées via Qobuz Connect qui ont attiré l'attention. Il est clair que le service de streaming français plaît à de nombreux partenaires hifi (l'absence de panneaux Roon sur les démos cette fois-ci était tout aussi frappante…). Il n'était pas nécessaire de marcher loin pour voir un panneau Qobuz Connect sur un ensemble de démonstration. Le nom Tidal ou autre n'a guère été mentionné – bien joué de la part du service marketing de Qobuz !
En matière de logiciels, quelques anciens noms sont également apparus. Nous avons ainsi discuté avec une grande marque qui aime travailler avec J Play, tandis qu'Audirvana a également ses fans. Le salon a d'ailleurs vu le premier produit matériel avec le logiciel musical français intégré, le Métronome DSAS. Il s'agit d'un serveur coûtant 6.000 € sur lequel tourne Audirvana et que l'on peut également utiliser comme lecteur réseau.
Une question de couleur
Pour le grand public, il existe un autre aspect du salon High End qui est moins connu. Et non, nous ne parlons pas des quantités épiques de bière blanche et de schnitzels que les amateurs de hifi peuvent dévorer – c'est une sorte de superpouvoir. En plus des produits visibles pour les visiteurs, certaines marques utilisent également le salon pour présenter des prototypes à huis clos à des distributeurs et des revendeurs importants. En premier lieu pour les informer de ce qui suivra, mais aussi pour obtenir des retours sur le concept et des aspects plus pratiques, comme les couleurs et les prix. Les journalistes ne sont généralement pas les bienvenus dans ces coulisses, même si l'occasion se présente parfois de jeter un coup d'œil à quelque chose de cool qui doit encore sortir. Cela ne doit jamais être publié, mais c'est une information utile qui peut parfois être pertinente pour les critiques d'autres appareils.
Canton a fait différemment cette fois-ci. Sur le stand, on pouvait voir trois études de design – nommées simplement 1, 2 et 3 – que l'entreprise allemande a présentées pour recueillir des réactions. Alors que l'étude de design 1 était relativement conventionnelle, les 2 et 3 étaient un peu plus inhabituelles sans être excentriques. En particulier, le n° 2 combinait des formes douces avec une sorte de pied en forme d'étrier pour créer une colonne qui semblait légère et compacte. Curieux de voir comment ces études de design seront traduites en enceintes concrètes. Il semblerait que cela pourrait se produire dès cette année.
Plus concret chez Canton est la nouvelle Reference 5 GS, une édition spéciale non limitée au-dessus de la Reference 5. Outre les adaptations techniques qui devraient rendre cette 'GS' meilleure, elle est proposée dans une belle couleur sable, ou dans la palette de couleurs habituelle de la ligne Reference.
Avec une belle couleur, on attire de toute façon l'attention, ils le savent bien chez la marque allemande haut de gamme Burmester. Le MOC est divisé en grandes salles en bas et en haut de grandes pièces autour d'un atrium ouvert, avec derrière des couloirs avec d'autres pièces.
Dans une des salles de l'atrium, Burmester occupait une vaste surface, avec une installation gigantesque avec d'un côté des appareils teintés de vert kaki, et de l'autre des appareils dans toutes sortes de teintes branchées. Une manière réussie de mettre en valeur la nouvelle ligne Reference…
Encore plus frappant alors qu'il s'agissait d'une enceinte très compacte ? Avec une paire d'enceintes KIN One dans un rose qui ferait même haleter Barbie, la marque canadienne a vraiment su attirer l'attention. Ils ont ensuite maintenu l'attention avec un son plein que l'on n'attend pas de si petites enceintes.
Bien que la plupart des gens achètent simplement des enceintes noires, il est positif d'avoir le choix. Parmi les plus belles options que nous ayons jamais vues, nous les trouvons chez Piega. Il faut bien sûr aimer les boîtiers en aluminium épurés de leurs enceintes. Leurs lignes fines et leur finition soignée suggèrent des voitures rapides – et maintenant encore plus de modèles sont disponibles dans de magnifiques couleurs anodisées. Il y avait déjà de belles options pour les enceintes Coax, maintenant c'est aussi possible pour la ligne Premium Gen2.
Genelec simplifie les choses. L'entreprise finlandaise vise principalement les utilisateurs professionnels, mais le fait de pouvoir obtenir les modèles de leur ligne active The Ones dans toutes les couleurs RAL possibles ? Cela a été parfaitement démontré avec un bel affichage.
Happy ending
Bien sûr, en hifi, il s'agit avant tout de qualité sonore. Ou du moins, ça devrait l'être. Mais, en la matière, votre démarche d’achat ne sera pleinement aboutie que si vous réfléchissez aussi à l'apparence de votre produit dans un salon ou une salle d'écoute. Logique, non ?
À Munich, vous découvrez comment cette idée simple peut être interprétée de manières très diverses. Cela a aussi à voir avec le fait qu’à Munich, on croise aussi bien de la hifi belle et abordable qui a l'ambition de toucher un large public, que des produits exclusifs qui semblent presque conçus pour s'adresser spécifiquement à une poignée de millionnaires asiatiques. Et cela avec des designs qui se rangent très fortement sous la rubrique « acquired taste ». Pour être clair : toutes les marques haut de gamme ne sont pas à classer dans cette catégorie, bien au contraire. Il y en a beaucoup qui sont exclusives parce qu'elles essaient de faire quelque chose d'unique en termes de design et de technologie audio.
La parfaite illustration ? Entrer dans une séance d'écoute à couper le souffle où une paire de colonnes Wilson Audio WAMM Master Chronosonic (prix : sur demande, poids emballé par paire : 1,18 tonne, soit une Skoda Fabia avec quelques occupants…) côtoient quatre monoblocs Dan D'Agostino Relentless (si lourds que leurs pointes traversaient le plancher en bois), deux subwoofers Wilson Audio, de grandes batteries Stromtank et les câbles les plus chers de chez Nordöst. Le son était spectaculaire, mais il faut débourser 3 millions € pour pouvoir traîner ce système chez vous… à condition de disposer d’un espace suffisant que pour accueillir tout ce petit monde. Pour les happy few donc, mais « happy » ils le seront certainement !